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Décès de Jean Hauser, membre résidant

DÉCÈS DE JEAN HAUSER

 

L’Académie a eu la douleur de perdre le 5 novembre 2017 le professeur Jean Hauser membre résidant depuis 2012.

Le président de l’Académie, Philippe Loupès, a ouvert la séance publique du jeudi 23 novembre en évoquant la mémoire de Jean Hauser, puis le secrétaire perpétuel, l’amiral Alain Béreau a, selon la tradition, lu l’hommage des académiciens à leur confrère disparu.

HOMMAGE À JEAN HAUSER LU PAR LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL

Jean Hauser nous a quittés le 5 novembre. Membre résidant de l’Académie depuis 2012, il était un juriste de droit privé très réputé, spécialiste du droit de la famille.

Il est né à Paris le 22 juin 1942. Il a mené de brillantes études, d’abord au lycée Henri IV, puis à la faculté de droit et de sciences économiques de Paris. Il obtint en 1969 sa thèse qui portait sur Objectivisme et subjectivisme dans l’acte juridique. Il réussit le concours de l’agrégation en 1970.
Jean Hauser entame alors une longue carrière d’enseignant, en débutant pendant deux années comme maître de conférences au Centre universitaire des Antilles – Guyane à Fort de France, centre qui dépendait alors de la faculté de Bordeaux. La faculté de Bordeaux lui propose ensuite un poste de professeur agrégé de droit privé à la faculté des sciences juridiques et politiques. Il y enseigna pendant 39 ans, de 1973 à 2011. Outre l’enseignement, il dirigeait des recherches et il a toujours participé activement à l’administration de la faculté et exercé de nombreuses fonctions électives. Il a dirigé l’Ecole doctorale de droit de Montesquieu Bordeaux IV. Il fut directeur de l’UFR de droit privé et d’histoire du droit. Il a été vice-président de l’université de Bordeaux 1, en charge de la faculté de droit, de 1976 à 1981. Il a dirigé tout au long de sa carrière d’enseignant de nombreuses thèses et a participé à de multiples jurys. Il intervenait à l’Ecole nationale de la magistrature, auprès de l’Ordre des avocats, à la Compagnie des notaires, étant pendant quelques années directeur du Centre d’études notariales.

Jean Hauser s’était très tôt plus particulièrement intéressé au droit de la famille, dont il était devenu au fil du temps un éminent spécialiste. Il a publié au total une cinquantaine d’articles dans ce domaine, mais sa grande œuvre aura été un traité de droit civil en deux volumes, l’un consacré à la fondation et à la vie de la famille, l’autre à la dissolution de la famille. Il a aussi participé à des ouvrages collectifs, tels que le Juriclasseur de droit civil et le Code des personnes et de la famille. Il a dirigé le Centre européen d’études et de recherches en droit de la famille et des personnes.

Jean Hauser faisait ainsi autorité dans ce domaine de la famille : la renommée de ses travaux et de son expertise en avait fait un conseiller écouté. Il était ainsi régulièrement consulté par les instances gouvernementales et parlementaires sur les questions relevant du droit de la famille. Il a fait partie des commissions mises en place pour réformer le divorce en 2004, la filiation en 2005, les majeurs protégés en 2007. Il avait été un des rédacteurs du Pacte d’intérêt commun, projet de contrat qui a précédé le PACS. Enfin il avait été auditionné au Sénat lors de l’élaboration de la loi sur Le mariage pour tous en 2013.

Jean Hauser avait été élu à l’Académie en 2011, dans le fauteuil d’Arlette Higounet-Nadal, première femme admise dans notre compagnie. Il avait été reçu le 6 décembre 2012 par notre regretté confrère Dmitri Lavroff.
Il avait présenté en séance publique le 23 janvier 2014 une communication très remarquée, intitulée Que faire de l’adoption ? Il y détaillait les deux types d’adoption, l’adoption simple et l’adoption plénière, en s’interrogeant sur les conséquences des évolutions sociétales et de celles de la loi du 17 mai 2013 dite du Mariage pour tous, s’alarmant de la fragilisation de notre dispositif d’adoption.

Jean Hauser était chevalier de la Légion d’honneur, chevalier de l’Ordre national du Mérite et commandeur des Palmes académiques. Il nous laissera le souvenir d’un homme discret et affable, dont la compétence et la renommée dans le domaine du droit de la famille étaient unanimement reconnues, aussi bien dans le monde universitaire qu’auprès des responsables politiques et de la haute administration.

 

 

 

 

 

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