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DISPARITION DE TROIS MEMBRES DE L’ACADÉMIE AU PREMIER SEMESTRE 2024

Au cours de ce premier semestre 2024, l’Académie a eu la tristesse de perdre trois de ses membres : Alain Lestié, membre honoraire, le 25 janvier, Eric Sarrat, membre associé, le 18 mars, et François Courtot, membre résidant, le 30 avril.

ALAIN LESTIÉ, membre honoraire
L’Académie a toujours compté des artistes parmi ses membres : Alain Lestié en fut l’un des plus éminents.
Alain Lestié avait suivi les cours de l’Ecole des Beaux-Arts de Bayonne. Alors qu’il ne se destinait pas a priori à la peinture, mais à la critique d’art, il rencontrait à Paris le peintre Bernard Dufour, considéré comme le chef de file des artistes prônant le retour à la figuration. La forte personnalité de cet artiste et ses engagements ont eu une grande influence sur Alain Lestié l’aidant à conforter son orientation définitive vers la peinture. Dès ses débuts, Alain Lestié est considéré comme un peintre de la figuration critique. Parlant de son travail d’artiste, il disait avoir la volonté de « rendre au tableau sa fonction de lieu de pensée ». Ses œuvres initiales, peintes dans la première moitié des années 1960, où la femme tient souvent une place importante, étonnent pour un peintre alors si jeune, traitant de thèmes universels comme ceux de la solitude ou de l’angoisse de l’homme face à la mort. Alain Lestié était aussi essayiste et il aimait partager avec d’autres ses réflexions sur sa peinture. Ses écrits sur l’art ont prolongé son travail pictural.
Alain Lestié s’était installé à Bordeaux en 1965. Il devient en 1967 le plus jeune lauréat de la très renommée Biennale de Paris et il est alors sollicité par d’importants galeristes internationaux dont la prestigieuse Galerie de France à Paris. Il va exposer dans les lieux d’art les plus reconnus : le Centre d’Arts Plastiques Contemporains de Bordeaux – CAPC – en 1975 et en 1977, le Centre Pompidou à Paris en 1978, les galeries Lefebvre et Peter Findlay à New York, le Pavillon français de la Biennale de Venise en 1978. En 1977, le CAPC présente une exposition consacrée à Magritte ayant pour objet de mettre en évidence les liens entre l’œuvre de cet artiste et une certaine peinture contemporaine, notamment celle d’Alain Lestié. Il était également très investi dans le soutien aux jeunes artistes : il avait participé, dès 1970, à la création de l’association Sed Contra, collectif d’artistes et d’intellectuels bordelais qui regroupait des artistes peintres, des plasticiens, des philosophes et des amateurs d’art ayant pour objectif d’aider les jeunes créateurs à présenter leurs œuvres hors de tout contexte institutionnel et de faire pénétrer l’art dans des lieux où il n’a habituellement pas droit de cité, notamment les entreprises.
Alain Lestié a quitté Bordeaux dans les années 2000 pour s’installer à Cannes au bord de la Méditerranée qu’il affectionnait beaucoup. Il se met alors au dessin : ses œuvres au crayon démontrent autant que sa peinture son souci constant de « Rendre au tableau sa fonction de lieu de pensée ».
Alain Lestié avait été reçu à l’Académie le 5 novembre 1998, au fauteuil du doyen Francis Tayeau, doyen de la faculté de médecine et de pharmacie. Il avait demandé à être admis à l’honorariat lorsqu’il avait quitté Bordeaux pour Cannes en 2005.

ERIC SARRAT, membre associé
Eric Sarrat était le président directeur général du Groupe GT, société de transport et de logistique, une des entreprises les plus en vue de la région bordelaise.
Après un DESS de gestion acquis à l’Institut d’administration des entreprises de Bordeaux, Eric Sarrat avait repris après son grand-père l’entreprise familiale Générale de traction, d’abord comme directeur commercial puis comme directeur général. Cette entreprise est devenue en 1985 le Groupe GT Locations pour la location de véhicules utilitaires, puis elle s’est diversifiée en 2001 avec GT Logistic pour les services dans le domaine de la logistique et des transports, puis GT Solutions en 2019.
Sous la direction d’Eric Sarrat, le groupe GT qui compte aujourd’hui quelques 2000 salariés,
est devenue au fil des ans une entreprise véritablement exemplaire en termes :
– d’innovation (types de transport, logistique, management) ;
– de gestion du personnel et de l’accompagnement au plan social : formation continue, évolution dans l’emploi, plan de carrière ;
– de l’aide à la réinsertion.
Ainsi dans le domaine de la formation, GT a créé une école des conducteurs, puis une école du management. L’entreprise a signé au fil des ans de nombreux partenariats, notamment dans les domaines de l’aide sociale et de la réinsertion, avec par exemples Entreprendre solidarité ou encore Emmaüs…
Très actif dans le monde de l’entreprise, Eric Sarrat avait été président du MEDEF Gironde de 1990 à 1993,
Il était aussi très actif dans la réserve de la Marine nationale atteignant le grade de capitaine de vaisseau. Il avait suivi les cours de l’Institut des hautes études de la défense nationale (Session régionale à Bordeaux) et était officier dans l’Ordre national du Mérite.
Il avait été élu membre associé de l’Académie le 2 décembre 2021. Hélas la maladie n’a pas permis qu’il puisse être reçu lors d’une séance à l’Académie où il aurait pu présenter son Groupe et toute la modernité de sa gestion opérationnelle et humaine.

FRANÇOIS COURTOT, membre résidant
Diplômé de l’Ecole nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace en 1971, François Courtot avait choisi le corps des ingénieurs de l’armement à la sortie de cette école. Il a d’abord suivi le cours d’ingénieur navigant d’essais à l’US Air Force Test Pilot School à Edwards en Californie. A l’issue il avait été affecté au Centre d’essais en vol d’Istres, responsable des essais de l’avion d’entraînement Alpha Jet puis du Mirage 2000, avant d’être contrôleur de programme des avions militaires vendus à l’exportation : Mirage F1 pour l’Irak et Mirage 2000 pour l’Inde, les Emirats Arabes Unis, la Grèce, l’Egypte et le Pérou. Enfin en 1988 il est nommé chef de la base d’essais en vol d’Istres.… En même temps il donnait des cours de mécanique du vol à l’Ecole de l’air à Salon de Provence et à l’Ecole du personnel navigant d’essais et de réception (EPNER) à Istres.
François Courtot s’était ensuite orienté vers le monde de l’industrie aéronautique : successivement directeur des exportations militaires chez Dassault Aviation, puis directeur des turbines aéronautiques à Turbomeca, directeur délégué aux affaires internationales du groupe SNECMA, délégué du groupe Safran en Aquitaine, accomplissant ainsi une carrière exceptionnelle au sein du monde aéronautique. Il totalisait 1600 heures de vol, François Courtot était chevalier de la Légion d’honneur, chevalier de l’Ordre national du mérite et titulaire de la Médaille de l’aéronautique.
Il a présidé de 2010 à 2014 l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM) Gironde-Landes et il a participé à la création du centre de formation Aérocampus Aquitaine. Ces dernières années il était secrétaire général de la section Aquitaine des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), responsabilité qu’il venait de quitter.
François Courtot avait été admis en qualité de membre associé de l’Académie en 2008 lors de la création de cette catégorie de membre, puis il avait été élu membre résidant en 2016 au fauteuil du professeur Dmitri Lavroff.

 

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Alain Lestié
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Francois Courtot
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