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PRIX 2018 DE L’ACADÉMIE

Les prix de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux pour l’année 2018 ont été remis lors de la séance solennelle de fin d’année le jeudi 13 décembre 2018 devant une assistance très nombreuse.  C’est l’amiral Alain Béreau, secrétaire perpétuel, qui a présenté les différents prix, les lauréats et les ouvrages récompensés.

Chaque année, l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux décerne des prix. Il s’agit là de l’une des vocations des Académies depuis leur création. Elle permet de couronner l’ensemble d’une œuvre, de récompenser des auteurs d’ouvrages ou de thèses, de distinguer les femmes et les hommes qui se consacrent à des recherches ou qui pratiquent un art, de faire émerger de jeunes talents. Ces prix concernent tous les domaines : lettres, arts, sciences… Au total, pour cette année 2018, 24 prix vont être remis. Une douzaine d’entre eux récompensent des ouvrages ou des personnes qui sont liés à notre région.

Je voudrais remercier notre confrère Henri de Grandmaison et notre consœur Marguerite Stahl qui ont mené, cette année encore, tous les travaux de la Commission des prix. Mes remerciements vont aussi aux mécènes qui dotent certains prix : l’Office du tourisme et le Château Mouton-Rothschild.

Je vais maintenant présenter les différents prix et appeler les lauréats à qui nous remettrons un diplôme, une médaille de l’Académie ainsi que les Actes de l’année 2017, puis ils seront conviés à dire quelques mots. Après cette séance, un rafraîchissement sera servi dans la bibliothèque de l’Académie, pour lequel il convient de remercier notre consœur, madame May-Eliane de Lencquesaing et notre confrère Jean-Pierre de Beaumarchais.

GRAND PRIX DE L’ACADÉMIE

Bernard Larrieu pour sa maison d’éditions de l’Entre-deux-Mers

Le Grand prix de l’Académie de Bordeaux récompense chaque année une personnalité, une œuvre ou l’ensemble d’une œuvre dans le domaine des sciences, des arts ou des belles-lettres.

Ce Grand prix est attribué cette année à monsieur Bernard Larrieu, créateur et président des éditions de l’Entre-deux-Mers pour l’ensemble de ses publications, pour leur qualité et leur réussite.

Les Éditions de l’Entre-deux-Mers ont été fondées en 2001. La collection Léo Drouyn. Les albums de dessins a débuté cette aventure éditoriale qui avait trouvé son origine dans la découverte, en 1997, d’une douzaine d’albums de dessins de Léo Drouyn. Ce grand artiste, dessinateur, lithographe, archéologue, longtemps méconnu, a réalisé tout au long de sa vie quelques 5 000 dessins, œuvre unique de mémoire du patrimoine de notre région. C’est cette œuvre que Bernard Larrieu a remis en valeur en publiant, au fil des ans, une vingtaine de superbes volumes. Ce sont de magnifiques ouvrages qui présentent fidèlement tous les documents iconographiques de Léo Drouyn, ses dessins sur papier ou sur calque, ses croquis, ses notes archéologiques manuscrites, les gravures à l’eau-forte, les gravures sur bois ou sur zinc, les plans ainsi que les lithographies et les peintures.
Les éditions de l’Entre-deux-Mers, ce sont aujourd’hui bien d’autres très beaux ouvrages sur le patrimoine régional. Citons par exemple : Malagar, objet de roman, roman des objets, Domaine Chavat, un siècle d’histoire, Les établissements hospitaliers de Libourne, L’œuvre du photographe Alphonse Terpereau, ouvrage couronné l’an passé par notre compagnie du prix de l’Office du tourisme, ou encore Gradignan hier, aujourd’hui, demain qui avait obtenu le prix de la Fondation du patrimoine en  2016.
Bernard Larrieu est très attaché à une politique de diffusion auprès d’un large public des ouvrages qu’il édite et il accompagne aussi ses publications d’actions culturelles comme La Fête à Léo, manifestation qui depuis douze ans veut faire connaître aux Girondins et à tous ceux qui visitent notre département, sur les pas de Léo Drouyn, l’incroyable richesse de notre patrimoine.

Ce Grand prix 2018 est remis à monsieur Bernard Larrieu par le professeur Jean-Pierre Poussou, membre résidant.

PRIX D’HISTOIRE CHARLES ET ARLETTE HIGOUNET

Anaïs Comet pour sa thèse Villages et bourgs de la Gascogne gersoise à la fin du Moyen Âge (1250-1530) : transformations morphologiques et architecturales.

Charles Higounet, membre de notre Académie de 1960 à 1988, a été un grand médiéviste, spécialiste de l’histoire de l’Aquitaine et de celle de Bordeaux. Son épouse, Arlette Higounet-Nadal, également historienne du Moyen-Âge fut la première femme élue à l’Académie de Bordeaux en 1990. Ils ont institué un prix d’histoire, doté par une Fondation, qui récompense l’auteur d’une thèse ou d’un travail de recherche sur l’histoire du Moyen-Âge de la grande Aquitaine.

Ce prix d’histoire Charles et Arlette Higounet est décerné cette année à madame Anaïs Comet pour sa thèse, soutenue à l’Université de Toulouse Jean-Jaurès, intitulée : Villages et bourgs de la Gascogne gersoise à la fin du Moyen Âge (1250-1530) : transformations morphologiques et architecturales.

Cette thèse comprend un volume de synthèse, un volume de figures et deux autres volumes réunissant les notices d’inventaires et les plans d’agglomération. Cette recherche a pour objet le cadre de vie ordinaire qui fut celui d’une large partie de la population de la Gascogne gersoise au cours de trois siècles. Elle s’appuie sur un corpus de 212 habitats, bourgs et villages, dont 60 % auraient une origine antérieure à 1250 et 36% se seraient mis en place entre 1250 et 1350. L’étude de la monumentalisation de ces villages et bourgs et de leur transformation constitue le cœur de la recherche. Il apparaît ainsi que les effets de la grande crise des XIVe et XVe siècles, avec les épidémies de pestes et les guerres, doivent être nuancés. Les bourgs et les villages ont été moins affectés que les villes, avec parfois même la poursuite de leur  développement. Cette thèse est aussi une recherche appliquée au service du public, par la mise en ligne des notices d’inventaire.

Ce prix est remis à madame Anaïs Comet par le professeur Jean Bernard Marquette membre résidant avec la dotation de la fondation Charles et Arlette Higounet.

PRIX DE L’OFFICE DU TOURISME

Bordeaux, primatiale d’Aquitaine aux éditions de La Nuée bleue

Ce prix, créé par le syndicat d’initiative en 1957, récompense un ouvrage historique, littéraire ou artistique, ayant pour sujet principal Bordeaux, accessible au grand public et susceptible de servir au développement touristique de la ville. Il est doté par l’Office du tourisme.

Il est attribué cette année à l’ouvrage Bordeaux, primatiale d’Aquitaine édité par La Nuée bleue.

Ce magnifique ouvrage fait partie de la collection La grâce d’une cathédrale qui propose pour nos grandes cathédrales une présentation générale et multidisciplinaire, accessible à un large public. Cette collection a été créée par monseigneur Joseph Doré, archevêque émérite de Strasbourg. Elle est publiée aux éditions strasbourgeoises de la Nuée bleue, dirigées par monsieur Bernard Reumaux qui est également le président de l’Académie des sciences, lettres et arts d’Alsace.

Chaque volume de cette collection est dirigé par l’évêque de l’édifice concerné, rédigé par une trentaine de spécialistes reconnus et structuré en trois parties : l’histoire du chantier, la description exhaustive du monument et la vie de la cathédrale à travers les siècles.

Le volume Bordeaux, primatiale d’Aquitaine a été réalisé sous la direction de monseigneur Jean-Pierre Ricard et coordonné par monsieur Patrice de la Fouchardière, président de l’Association des amis de la Cathédrale Saint-André de Bordeaux.
C’est un ouvrage exceptionnel qui magnifie la cathédrale Saint-André, monument le plus visité de la capitale de l’Aquitaine, dont l’histoire à travers les siècles est riche d’évènements historiques. Depuis le XIXe siècle, la cathédrale a retrouvé tout son lustre grâce aux spectaculaires campagnes de restauration, dont la plus récente, celle du portail Royal, achevée en 2015.

Ce prix de l’Office du tourisme est remis par monsieur Fabien Robert, adjoint au maire pour la culture, à monsieur Patrice de la Fouchardière, en présence de monsieur Bernard Remaux, directeur des éditions de la Nuée bleue. Ce prix est doté par l’Office du tourisme.

PRIX DE MUSIQUE

Aurélien Delage pour son enregistrement Franz Beck, pièces inédites pour claviers par Diapason découverte

Aurélien Delage est claveciniste, organiste et flutiste. Il a été lauréat de trois premiers prix du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Il est passionné par la facture des instruments anciens et il a participé à des enregistrements sur plusieurs instruments des collections du musée de la Musique. Auteur d’un mémoire sur l’arrivée des premiers pianos forte à Paris au XVIIIe siècle, sa discographie au clavecin se compose de quatre enregistrements de musique française des XVIIe et XVIIIe siècles.

Nous récompensons avec ce prix de musique, l’enregistrement de pièces inédites du compositeur Franz Beck, né à Mannheim en 1728, mort à Bordeaux en 1809, organiste de la basilique Saint-Seurin et directeur du Grand-Théâtre pendant près d’un demi-siècle. Franz Beck était membre de l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux.
Le piano forte était très à la mode dans les salons bordelais à une époque où les échanges maritimes avec l’Angleterre et les pays germaniques, deux grands foyers de diffusion du piano forte, étaient multiples. Il n’est donc pas étonnant que Franz Beck ait été l’un des tout premiers compositeurs à composer en France pour cet instrument.

Monsieur Aurélien Delage n’a pu se libérer pour recevoir ce prix de Musique, mais il a demandé au secrétaire perpétuel d’indiquer qu’il viendrait à l’Académie en 2019 pour donner un concert de piano forte lors d’une séance publique.

PRIX DE PHYSIQUE

Pierre Léna pour ses actions et ses publications au service de la diffusion et de l’enseignement des sciences

Dès la fondation de l’Académie de Bordeaux, le duc de la Force, premier protecteur de l’Académie, avait souhaité la création d’un prix de physique. Ce prix fut attribué en 1715 à Jean-Jacques Dortous de Mairan, mathématicien, physicien, musicien, philosophe, membre de l’Académie française, pour son étude Dissertation sur les variations du baromètre. Cette récompense fut la première décernée par une société scientifique en Europe.

Ce prix est attribué au professeur Pierre Léna, pour ses actions et ses publications au service de la diffusion et de l’enseignement des sciences.

Pierre Léna, astrophysicien, ancien élève de l’Ecole normale supérieure d’Ulm, agrégé de physique, docteur ès sciences, est professeur honoraire de l’université de Paris VII.
Il a participé au développement d’une nouvelle branche de l’astronomie tournée vers l’observation du soleil, des étoiles et du milieu interstellaire par le rayonnement infrarouge à partir de télescopes ainsi qu’à bord d’avions.
Outre ses fonctions de chercheur et de professeur d’université, Pierre Léna s’est toujours engagé dans la rénovation de l’enseignement des sciences à l’école et au collège. Il a été, avec les physiciens  Georges Charpak et Yves Quéré, à l’origine du programme d’éducation La main à la pâte. Prolongé par la création de la Fondation La main à la pâte, dont il est président d’honneur, ce programme a vocation à contribuer à améliorer la qualité de l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école primaire et au collège.
Membre de l’Académie des sciences depuis 1991, Pierre Léna a proposé dans un discours intitulé La science en héritage d’ajouter aux trois fondamentaux de l’enseignement – lire, écrire, compter – celui de raisonner.

En janvier 2018, Pierre Léna est venu au Collège Blanqui de Bacalan à la rencontre des élèves dans le cadre de la labellisation de ce collège comme collège pilote de La Main à la pâte.

Ce prix de physique est remis au professeur Pierre Léna par le professeur Michel Pouchard, membre résidant et membre de l’Académie des sciences.

PRIX DU MARQUIS DE LA GRANGE

Guy Latry pour sa traduction et sa présentation des Chroniques politiques gasconnes de la Gironde du Dimanche (1869-1871) de Théodore Blanc aux Presses Universitaires de Bordeaux

Adélaïde-Edouard Le Lièvre, marquis de La Grange, membre de l’Institut, membre de l’Académie de 1856 à 1876, avait légué à notre compagnie une rente destinée à un prix pour le meilleur livre ou mémoire sur la langue gasconne.

Ce prix du marquis de La Grange est attribué cette année à monsieur Guy Latry pour sa traduction et sa présentation des Chroniques politiques gasconnes de la Gironde du Dimanche (1869-1871) de Théodore Blanc.

Jusqu’à sa chute, les électeurs ruraux ont massivement soutenu Napoléon III de leurs votes. Des derniers mois de l’Empire aux premiers moments de la Troisième République, un typographe du journal républicain modéré La Gironde, Théodore Blanc, se donne pour mission par ses chroniques, dans un supplément dominical du journal, de convertir les paysans à la République.
Dans ce but, il s’adresse à eux dans leur patois, leur langue quotidienne, l’occitan gascon. Lui-même issu de la banlieue maraîchère de Bordeaux, d’abord confiant dans son aptitude à créer ainsi une connivence avec ces paysans gascons, Théodore Blanc prend en fait peu à peu conscience du fossé qui sépare ces ruraux de la classe ouvrière urbaine à laquelle il appartient. À ces chroniques sont joints en annexes les autres textes, poèmes et almanachs, publiés par Théodore Blanc, dans un volume qui regroupe ainsi les œuvres complètes de ce chroniqueur et  écrivain méconnu.

Guy Latry est professeur émérite d’occitan de l’Université Bordeaux-Montaigne. Il a publié ou traduit plusieurs ouvrages se rapportant à la Gascogne, aux Landes et à la région.

Ce prix du marquis de La Grange est remis à monsieur Guy Latry par le professeur Régis Ritz, membre résidant.

PRIX BRIVES-CAZES

Francine Agard-Lavallé, Bernard Lavallé et Christophe Lavallé pour leur ouvrage collectif Car ce combat est aussi le nôtre. Bordeaux, les Bordelais et la Guerre d’Espagne aux Presses Universitaires de Bordeaux.

Joseph-Emile Brives-Cazes, conseiller à la Cour d’Appel de Bordeaux et membre de l’Académie de 1869 à 1887, avait institué dans son testament un prix, avec une rente, pour récompenser un travail sur un sujet relatif à l’histoire de l’ancienne Aquitaine et plus particulièrement de Bordeaux.

Ce prix Brives-Cazes est remis cette année à  trois auteurs, Francine Agard – Lavallé, Bernard Lavallé et Christophe Lavallé pour leur ouvrage collectif Car ce combat est aussi le nôtre. Bordeaux, les Bordelais et la Guerre d’Espagne publié aux Presses universitaires de Bordeaux.

Bordeaux a toujours tenu une place importante dans les relations entre la France et l’Espagne. Il allait en être de même lors de la Guerre civile espagnole, d’autant qu’une communauté espagnole nombreuse et politisée était à l’époque intégrée à la population de la ville. Cet ouvrage s’attache à étudier les moments où la ville s’est trouvé confrontée à cette guerre d’Espagne : bataille d’Irun sur la frontière, actions des services secrets espagnols, recrutement des volontaires des Brigades internationales, accueil des vagues successives de réfugiés… Il traite aussi des années qui suivirent avec les difficultés d’intégration des Espagnols, la politique discriminatoire à leur encontre pendant l’occupation, leur participation à la Résistance et à la Libération. Les sources utilisées sont celles de la presse bordelaise, mais cet ouvrage est surtout le fruit d’un travail méticuleux aux archives de Bordeaux et du département ainsi qu’en Espagne.

Bernard Lavallé est professeur de civilisation hispano-américaine à l’université de la Sorbonne Nouvelle – Paris III. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’Amérique espagnole.
Les trois auteurs ont déjà rédigé en commun un ouvrage en langue espagnole qui étudie l’émigration française vers Cuba à partir de Bordeaux au XIXe siècle.

Ce prix Brives-Cazes est remis aux auteurs par madame Marguerite Stahl, membre résidant.

PRIX JEAN-RENÉ CRUCHET

Guillaume Lucas chercheur en neurosciences à l’INSERM de Bordeaux

Ce prix, destiné à récompenser les auteurs régionaux d’ouvrages de médecine, a été institué par le docteur Jean-René Cruchet. Membre de l’Académie de 1931 à 1959, médecin pathologiste et pédiatre, il était titulaire de la chaire de pédiatrie de Bordeaux.

Ce prix est attribué cette année à monsieur Guillaume Lucas, chercheur en neurosciences à l’INSERM de Bordeaux.

Guillaume Lucas avec son équipe a mis au jour un nouvel antidépresseur non chimique, utilisant la stimulation par électrodes d’une zone particulière du cerveau et entraînant des effets antidépresseurs rapides et d’une durée significative. Il s’agit d’une méthode non invasive, a priori sans risques d’effets secondaires. Guillaume Lucas, en l’occurrence, stimule une région du cerveau responsable des émotions de la mémoire. Des essais sur des rats stimulés pendant trois minutes ont montré une efficacité quasi immédiate qui a duré huit jours. Il s’agit d’une ouverture  thérapeutique importante qui a fait l’objet d’une publication  dans une revue scientifique anglaise prestigieuse du groupe Nature.

Guillaume Lucas est docteur de l’Université de Bordeaux 2 en neurosciences et neuropharmacologie. Il a présenté sa thèse en 1999. Il a également mené des travaux au sein de l’université de Montréal.

Le Neurocampus de Bordeaux a été inauguré en septembre 2017. Il regroupe, sur 15 000 m2 plusieurs organismes dédiés à la recherche sur le système nerveux et ses maladies, dont l’Institut François Magendie. Ce Neurocampus accueille 650 chercheurs et techniciens qui mènent des recherches depuis l’infiniment petit jusqu’au patient lui-même.

Ce prix Jean-René Cruchet est remis à monsieur Guillaume Lucas par le président Jacques Battin.

PRIX MANLEY BENDAL

Matthieu Gounelle pour son ouvrage Une belle histoire des météorites aux éditions Flammarion

Nicolas Bendall Manley (dit Manley Bendall) (1876-1966) fut un administrateur de sociétés, vice-président de la Société d’océanographie de France. En 1962, il propose généreusement de doter chaque année l’Académie d’une médaille d’honneur couronnant un ouvrage d’astronomie.

Le prix Manley Bendal est attribué cette année à monsieur Matthieu Gounelle pour son ouvrage Une belle histoire des météorites aux éditions Flammarion.

Objets de curiosités, voire de culte dès la plus haute Antiquité, les météorites ont toujours fasciné peuples et savants. Elles constituent aussi d’inestimables témoins de la formation des étoiles et de notre système solaire. Elles représentent autant de messages venus des temps reculés du Cosmos qu’il nous appartient de déchiffrer.
C’est cette formidable histoire des météorites que le livre de Matthieu Gounelle raconte. En une trentaine de récits magnifiquement illustrés, il nous dit tout sur ces étranges pierres qui tombent du ciel.

Matthieu Gounelle est professeur au Muséum national d’histoire naturelle et membre de l’Institut universitaire de France. Au Muséum, il est responsable de l’équipe de cosmochimie et chargé de conservation pour la collection de météorites, une des plus riches au monde. Outre ses publications scientifiques, il est l’auteur de Météorites dans la collection Que sais-je ?

Ce prix Manley Bendal est remis à monsieur Matthieu Gounelle par monsieur Bernard Alaux, membre associé.

PRIX HUBERT GRÉPINET

Jacques Rouëssé pour son ouvrage Le Bien-Aimé se meurt. Louis XV, le malade et ses médecins aux éditions Fiacre

Le prix Hubert Grépinet, qui date de 1966, est destiné à un ouvrage ou à des travaux de recherches concernant l’histoire de la médecine ou de la chirurgie.
Le premier lauréat en fut le jeune docteur Magendie.

Cette année il est remis au docteur Jacques Rouëssé pour son ouvrage Le Bien-Aimé se meurt. Louis XV, le malade et ses médecins aux éditions Fiacre.

Le livre de Jacques Rouëssé est plus qu’une monographie médicale. Il considère que l’histoire de la santé du roi Louis XV n’est intelligible qu’en référence à celle de la médecine et de la société de son temps. Cette approche est le fil rouge de l’ouvrage. Bien plus qu’une chronique minutieuse et vivante des maladies de Louis XV, l’ouvrage éclaire la personnalité de ce monarque, cerné par la mort pendant tout son règne, obsédé par celle-ci et désireux de comprendre la nature des maladies de son temps. L’auteur a consulté méticuleusement les écrits des mémorialistes et grands nobles du temps tels Saint-Simon, Choiseul, de Croy, de Luynes, d’Argenson, ainsi que les journaux contemporains.

Le professeur Jacques Rouëssé est cancérologue. Après avoir exercé pendant près de vingt ans à l’Institut Gustave Roussy, il a dirigé le centre de lutte contre le cancer René Huguenin de Saint Cloud. Il est membre de l’Académie nationale de médecine et de la Société française d’histoire de la médecine. Il est l’auteur de nombreux ouvrages médicaux dont plusieurs sur l’histoire de la médecine.

Ce prix Hubert Grépinet est remis au docteur Jacques Rouëssé par le président Jacques Battin.

PRIX EDMOND BASTIDE

Marylène Patou-Mathis pour son ouvrage Neandertal de A à Z aux éditions Allary

Edmond Bastide (1876-1968) était passionné d’archéologie et de numismatique. Il rapportait de ses nombreux voyages documents et pièces. Président honoraire de la Société archéologique de Bordeaux, il proposa à l’Académie de créer un prix récompensant l’auteur d’un ouvrage ou de travaux consacrés à la préhistoire et à l’archéologie.
Ce prix récompense cette année madame Marylène Patou-Mathis pour son ouvrage Neandertal de A à Z  aux éditions Allary.

L’Homme de Neandertal n’a pas totalement disparu ! Il est toujours présent dans notre ADN… Mais qui était-il vraiment ? Quelle était sa vie quotidienne ? Comment se soignait-il ? À quoi ressemblait son habitat ? Pratiquait-il le cannibalisme ? Comment enterrait-il ses morts ? Était-il un artiste ? Pourquoi a-t-il disparu ?
Ce dictionnaire très complet de Marylène Patou-Mathis fait le point sur les connaissances actuelles et les dernières découvertes scientifiques concernant l’Homme de Neandertal. Certaines entrées dressent le portrait de Neandertal, permettent de reconstituer sa vie quotidienne, d’autres le situent dans son temps et dans l’espace, toutes sont le fruit d’une passion et de vingt ans de recherches.

Marylène Patou-Mathis est une préhistorienne française, spécialiste des comportements des Néandertaliens. Elle est directrice de recherches au CNRS, au sein du département Préhistoire du Muséum national d’histoire naturelle dont elle a été vice-présidente du Conseil scientifique. Dans le cadre de la rénovation du musée de l’Homme, elle a été membre du Comité d’orientation, du Conseil scientifique et du Commissariat des expositions permanentes.

Madame Marylène Patou-Mathis, souffrante, n’a pu assister à son grand regret à cette remise des prix.

PRIX ANDRÉ VOVARD

Robert Chevet pour son ouvrage Une transat bordelaise. L’aventure d’Henri Bordes aux éditions Itarkeo

Historien maritime, né à Bordeaux en 1875, auteur de très nombreux ouvrages sur l’histoire de la Marine, notamment au plan local, André-Jacques Vovard a été président de la section historique de l’Académie de marine et membre de notre Académie. Le prix qui porte son nom récompense un ouvrage ou un travail sur l’histoire de la Marine ou sur le port de Bordeaux.

Ce prix est attribué cette année à monsieur Robert Chevet pour son ouvrage Une transat bordelaise. L’aventure d’Henri Bordes aux éditions Itarkeo.

L’ouvrage est consacré à l’histoire originale de la Compagnie bordelaise de navigation à vapeur à la fin du XIXe siècle et de son fondateur, Henri Bordes qui a tenté de créer en 1882 une liaison directe pour le transport des passagers et des immigrés entre Bordeaux et New-York avec quatre paquebots. Auparavant Henri Bordes était directeur depuis dix ans de la maison bordelaise de son oncle, Antoine-Dominique Bordes, grand armateur. Malgré les vicissitudes, Henri Bordes exploitera son affaire jusqu’en 1902.
Mais Henri Bordes aura été aussi un des plus grands bibliophiles de son temps. Sa bibliothèque était exceptionnelle, autant par la quantité des ouvrages qu’il possédait, que par la rareté et la qualité de ceux-ci. C’est à ce titre que l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux l’accueillit parmi ses membres en 1908.

Robert Chevet est l’auteur de plusieurs ouvrages ayant trait à la marine et à Bordeaux, citons : Le port de Bordeaux au XXe siècle, Marins de Bordeaux, Histoire maritime de Bordeaux et de son estuaire…

Ce prix André Vovard est remis à monsieur Robert Chevet par l’amiral Alain Béreau, secrétaire perpétuel.

PRIX CHASSIN DUFOURG

La Fondation Napoléon pour la Correspondance générale de Napoléon Bonaparte aux éditions Fayard

Le général de corps aérien Lionel Max Chassin a fait une brillante carrière dans l’armée de l’Air. Il a été membre de notre Académie de 1950 à 1955. Le colonel de réserve Robert Dufourg en a été pour sa part le secrétaire perpétuel de 1973 à 1987. Le prix qui porte leur nom, institué en 1956, est un prix d’histoire militaire sur un sujet national, régional ou local.

A l’occasion de la remise de ce prix Chassin Dufourg 2018, notre Académie a choisi d’honorer la Fondation Napoléon couronnant ainsi une œuvre collective exceptionnelle avec la publication aux éditions Fayard du 15ème et ultime volume de la Correspondance générale de Napoléon Bonaparte, volume intitulé Les chutes.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes pour mesurer l’immensité du travail réalisé : 16 années de travail – le premier volume est paru en 2004 -, 456 collaborateurs, souvent bénévoles, 40 787 lettres publiées dont 23 717, soit près de 60%, ne figuraient pas dans la correspondance publiée sous le Second Empire et près de 12 000 lettres inédites, soit au total 20 000 pages et 19 000 notices biographiques.
Cette édition hors normes constitue désormais un outil de travail irremplaçable et indispensable aux études napoléoniennes et vient heureusement compléter et corriger la première œuvre publiée sous le Second Empire. Nul doute que ce résultat remarquable durera bien un siècle comme son prédécesseur.

François Houdecek en est le coordinateur et chef de projet depuis 2005. Il convient de citer aussi monsieur Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon.

Le général Gilles Robert, membre résidant, remet ce prix Chassin Dufourg à monsieur François Houdecek.

PRIX DU DOYEN JEAN DE FEYTAUD

Andrea Wulf pour son ouvrage L’invention de la nature. Les aventures d’Alexander von Humboldt aux éditions Noir sur Blanc

Le prix du doyen Jean de Feytaud distingue l’auteur d’un ouvrage ou d’une œuvre, de travaux ou de recherches dans le domaine de la biologie ou de l’environnement. Jean de Feytaud était docteur en médecine et docteur ès sciences, titulaire à partir de 1932 de la chaire de zoologie et de physiologie animale de l’Université de Bordeaux et membre de l’Académie de Bordeaux.

Ce prix du doyen Jean de Feytaud est attribué cette année à madame Andrea Wulf pour son ouvrage L’invention de la nature. Les aventures d’Alexander von Humboldt aux éditions Noir sur Blanc. Ce livre a été traduit de l’anglais par madame Florence Hertz.

Naturaliste, géographe, explorateur, Alexander von Humboldt (1769-1859) est le grand scientifique des Lumières. Il a donné son nom à des villes, des rivières, des chaînes de montagnes, à un courant océanique, à un manchot, à un calmar géant et il existe même une Mare Humboldtianum sur la Lune.
Sous la plume d’Andrea Wulf, la vie d’Alexander von Humboldt se lit comme un roman d’aventures. À une époque où l’on pouvait embrasser toutes les connaissances scientifiques, Humboldt n’a cessé d’arpenter le monde pour en déceler les secrets et les expliquer. En 1800, déjà, il prédisait les changements climatiques. Ses idées ont révolutionné la science, la politique, l’art et la théorie de l’évolution…

Andrea Wulf est née en Inde, elle a vécu en Allemagne puis en Angleterre. Elle est passionnée par le monde végétal, la géographie et la littérature. Elle est l’auteur de plusieurs livres à succès et elle collabore avec plusieurs journaux dont le Guardian, le Los Angeles Times et le New York Times.

En l’absence de madame Andrea Wulf et à la demande de madame Vera Michalski, fondatrice des Editions Noir sur Blanc, monsieur Henri de Grandmaison, membre résidant, remet ce prix du doyen Jean de Feytaud à madame Constance Mollat.

PRIX LOUIS DESGRAVES

Yannis Suire pour son ouvrage L’estuaire de la Gironde, Bordeaux et le Bordelais vers 1700 Cartes, plans et mémoires de Claude Masse, ingénieur du roi aux éditions La Geste

Louis Desgraves, bibliothécaire et historien français, né en 1921, membre de notre Académie à partir de 1955, est à l’origine de ce prix destiné à un ouvrage consacré à l’histoire du livre, à l’histoire des lumières ou à l’histoire de Bordeaux.

Ce prix Louis Desgraves est décerné cette année à monsieur Yannis Suire pour son ouvrage L’estuaire de la Gironde, Bordeaux et le Bordelais vers 1700 – Cartes, plans et mémoires de Claude Masse, ingénieur du roi aux Editions La Geste.

Entre 1688 et 1724, un homme arpente sans relâche les côtes atlantiques, en particulier entre l’estuaire de la Gironde et les Pyrénées. C’est Claude Masse, ingénieur du roi, qui a pour mission d’en dresser des cartes précises afin d’organiser la défense contre un débarquement ennemi. Homme de science, il en profite pour cartographier l’arrière-pays du Médoc et du Bordelais.  Il se passionne également pour les habitants, chez qui il prend souvent gite, s’intéresse à leur vie quotidienne et à leurs mœurs. D’où ces mémoires qui disent le caractère indépendant des bergers des Landes, décrivent les prémices de la grande viticulture bordelaise, dessinent la douceur de vivre sur les rives de l’estuaire de la Gironde, ou encore louent la magnificence de Bordeaux. Au total, ces cartes somptueuses et ces mémoires inédits nous offrent une extraordinaire description de l’estuaire de la Gironde, du Médoc, de Bordeaux et du Bordelais à la fin du règne de Louis XIV.

Yannis Suire est l’auteur d’une thèse sur le Marais poitevin et de plusieurs ouvrages publiés par le Centre vendéen  de recherches historiques. Après avoir été conservateur à l’inventaire du patrimoine de la région Poitou-Charentes, il est conservateur de la région des Pays de la Loire depuis 2017.

C’est le professeur Jean-Pierre Poussou, membre résidant, qui remet ce prix Louis Desgraves à monsieur Yannis Suire.

PRIX GUY LASSERRE

L’ouvrage Nouvelle Calédonie. Archipel de corail réalisé sous la direction de Claude Elizabeth Payri aux éditions de l’Institut de recherche pour le développement
et aux éditions Solaris.

Guy Lasserre (1920-2001) était un géographe français. Il fut professeur à l’université de Bordeaux et directeur du Centre d’études de géographie tropicale du CNRS. Son prix récompense l’auteur d’un ouvrage consacré aux récits de voyages ou à l’histoire de la France d’Outre-mer.

Ce prix couronne cette année l’ouvrage Nouvelle Calédonie. Archipel de corail réalisé sous la direction de madame Claude Elizabeth Payri, publié conjointement par les Editions de l’Institut de recherche pour le développement et les Editions Solaris.

Avec 40 000 km2 de récifs et de lagons, riches de plus de 15 000 espèces, la Nouvelle-Calédonie abrite la deuxième plus grande barrière corallienne du monde. Associant des chercheurs de diverses disciplines et des acteurs en charge de leur gestion, cet ouvrage présente l’état des connaissances les plus récentes sur les récifs et lagons néo-calédoniens qui sont inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il permet d’appréhender l’extraordinaire diversité de ces milieux. Il accorde également une large place à la manière dont ces écosystèmes offrent aux populations des ressources essentielles et constituent l’un des socles de la culture Kanak. Enfin, cet ouvrage s’interroge sur la capacité de résilience de ces milieux très vulnérables face aux changements environnementaux et il présente les dispositifs mis en place pour leur protection.  
Très richement illustré, Nouvelle Calédonie. Archipel de corail s’adresse à tout lecteur intéressé par ce patrimoine exceptionnel et, au-delà, il sensibilisera un large public aux enjeux de conservation de la biodiversité, de l’environnement et des cultures.

Madame Claude-Elisabeth Payri est docteur en écologie aquatique de l’université de Montpellier. Elle est directrice de recherches pour le développement. Ses travaux portent sur les récifs coralliens et les écosystèmes marins et insulaires du Pacifique. Elle a dirigé de nombreuses thèses relatives à la Polynésie.

Madame Claude-Elisabeth Payri, en mission en Nouvelle-Calédonie, n’a pu naturellement être présente à cette séance de remise des prix.

PRIX DE LA FONDATION DU PATRIMOINE

Jean-Pierre Méric pour son ouvrage Notre-Dame de Bonne Espérance. Une trappe en Médoc (1821-1830) aux Presses Universitaires de Bordeaux

La Fondation du patrimoine dote chaque année un prix destiné à récompenser un ouvrage ayant trait au petit patrimoine aquitain.

C’est monsieur Jean-Pierre Méric qui est distingué cette année pour son ouvrage Notre-Dame de Bonne Espérance. Une trappe en Médoc (1821-1830) paru dans la collection Identités religieuses des Presses Universitaires de Bordeaux.

Qui se souvient aujourd’hui de la petite abbaye trappiste installée à Saint-Aubin-de-Médoc entre 1820 et 1830 ? Méconnu, ce court épisode fait partie de l’histoire du diocèse de Bordeaux au XIXe siècle. Mais en 1826 et 1827, plusieurs circonstances malencontreuses viennent sceller l’éphémère et malheureux destin de ce monastère girondin.
D’où venait la petite communauté qui s’est installée à Saint-Aubin ? Pourquoi ce monastère est-il érigé en abbaye cinq ans à peine après sa fondation ? Qui sait que Chateaubriand a évoqué le frère Jean-Baptiste, premier et unique père-abbé de cette trappe, dans son Génie du christianisme ? Comment Alfred de Vigny connaissait-il également ce père abbé ? En répondant à ces interrogations, cet ouvrage s’attache à retracer et à mettre en lumière l’histoire de cette communauté médoquine de trappistes.

Jean-Pierre Méric, né à Bordeaux, est géographe de formation. Il a longtemps enseigné l’histoire et la géographie dans notre région avant d’exercer les responsabilités de proviseur d’établissements. Il est ancien président de la Société archéologique et historique du Médoc. Il a publié plusieurs livres et articles sur l’histoire du Médoc aux XVIIIe et XIXe siècles, en particulier sur le vignoble et sur la vie religieuse de ce territoire.

Ce prix de la Fondation du patrimoine est remis à monsieur Jean-Pierre Méric par le président Jacques Battin.

PRIX DES BELLES-LETTRES

Marie Cosnay  pour sa traduction des Métamorphoses d’Ovide aux éditions de L’Ogre

Les Métamorphoses écrites en l’an 1 ou 2 sont un poème mythologique latin, composé de 15 livres qui rassemblent en quelques 12 000 vers, 246 fables racontant les métamorphoses des dieux et des héros depuis l’origine des temps jusqu’à Jules César.

Non seulement Les Métamorphoses font partie de ces œuvres qui méritent et appellent plusieurs traductions, mais il en manquait une, celle qui révélerait toute la modernité de l’écriture d’Ovide et qu’on lirait non pas comme un texte antique, mais comme de la poésie ou comme un roman d’aventure.

Mais la traduction d’un livre comme Les Métamorphoses relève d’une forme de folie. En 2006, alors que Marie Cosnay enseigne les lettres classiques au collège depuis de nombreuses années, trois livres des Métamorphoses d’Ovide sont inscrits au programme du baccalauréat littéraire. L’Éducation nationale recommande d’utiliser des adaptations de l’une des traductions existantes, qui permettent au lecteur d’avoir accès au contenu, mais pas à la dimension littéraire et poétique de cette œuvre. Alors, Marie Cosnay se lance dans la traduction de ces trois chants à destination des élèves des classes de terminales. La première réaction des jeunes élèves et de leurs professeurs est très positive : ils n’imaginaient pas Ovide si contemporain ! Devant cet accueil inattendu de son travail, Marie Cosnay se lance en reprenant la traduction des Métamorphoses depuis le livre I, pour achever ce travail dix ans plus tard, avec un beau succès que nous couronnons aujourd’hui.

Professeur de lettres classiques, Marie Cosnay vit dans le Pays basque, elle est écrivain et traductrice de textes antiques. Depuis 2000, elle a publié une vingtaine d’ouvrages.

C’est le professeur Jacques Monférier, membre résidant, qui remet ce prix des Belles-lettres à madame Marie Cosnay.

PRIX DES ARTS

Catalogue de l’exposition à la Cité du vin Le vin et la musique Accords et désaccords publié sous la direction de madame Florence Gétreau aux éditions  Gallimard

Pour sa deuxième grande exposition artistique, La Cité du Vin a choisi pour thème la richesse des liens entre la musique et le vin, à travers un parcours sonore et visuel, qui aborde tour à tour les arts de la peinture, de la musique ou de la scène. De la Renaissance à la fin du XIXe siècle, les évocations associant le vin et la musique sont nombreuses et apparaissent sous des formes qui touchent tous les milieux, qu’ils soient princiers, bourgeois ou populaires.
L’exposition rend compte de ce foisonnement à travers 150 œuvres issues de collections françaises et européennes. Des enregistrements d’opéras, des extraits de ballets et d’airs à boire, inédits, sont proposés à l’écoute et intègrent le parcours comme autant de ponctuations musicales.
Le catalogue de l’exposition, richement illustré à travers une centaine d’objets et d’œuvres d’art, aborde toutes les thématiques : mythiques, historiques, profanes ou religieuses, sociales. Les recueils des chansons, les livrets de ballets ou d’opéras, les projets de décors et de costumes, les manuscrits musicaux font écho aux œuvres et aux objets et ils montrent l’expression multiple de la rencontre entre le vin et la musique.

Florence Gétreau est une historienne de l’art, musicologue, conservatrice du patrimoine. Responsable du département de la musique au musée national des Arts et Traditions populaires de Paris, elle dirige également l’Institut de recherche sur le patrimoine musical en France. Elle a été commissaire de nombreuses expositions dont elle a dirigé les catalogues.
Madame Laurence Chesneau Dupin est directrice de la culture de la Cité du vin. Après avoir été conservatrice du musée de Cognac, elle a participé à toute la préparation du projet puis à la mise en place de la Cité du vin.

En l’absence de madame Florence Gétreau, c’est madame Laurence Chesneau Dupin qui reçoit ce prix des Arts des mains de madame May-Eliane de Lencquesaing, membre résidant.

PRIX DU BARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD

Michel Bettane et Thierry Desseauve pour leur Guide des vins Bettane Desseauve 2019 aux éditions Flammarion

Le baron Philippe de Rothschild a été membre de l’Académie de Bordeaux de 1973 à 1988. Il avait institué un prix destiné à couronner un ouvrage consacré à l’histoire ou à la célébration du vin.

Cette année, c’est un guide, le Guide des vins Bettane Desseauve 2019 édité chez Flammarion qui reçoit ce prix du  baron Philippe de Rothschild.

Ce prix du baron Philippe de Rothschild a couronné ces dernières années aussi bien une thèse d’œnologie qu’une étude historique et plusieurs beaux livres. Un jour, notre lauréat sera peut-être un poète ou un romancier… Dans cet esprit d’ouverture, nous avons choisi de décerner le prix 2018 à un guide, mais pas n’importe lequel, celui de deux connaisseurs passionnés, Michel Bettane et Thierry Desseauve. A leur manière ce sont aussi des chercheurs, car ils ne se contentent pas de distribuer leurs étoiles aux grands crus que tout le monde connaît : ils vont aussi au fond de nos provinces en quête de la perle rare, du bon petit soldat encore inconnu. C’est cette mosaïque formée de mille petits carrés, certains plus dorés que d’autres, qui nous a plu. Et puis comment rester indifférent à un Guide des vins qui s’ouvre sur une citation de Stendhal ?

Journaliste de formation, Thierry Desseauve écrit sur le vin depuis 1986. Premier lauréat en 1998 du prix Edmond de Rothschild qui récompense le meilleur livre publié sur le vin dans l’année, avec Le livre du vin chez Flammarion, il crée en 1995 le classement annuel des meilleurs vins et domaines de France avec Michel Bettane.

Michel Bettane, agrégé de lettres classiques, a eu la bonne idée d’agrémenter ses loisirs en suivant les cours de dégustation de l’Académie du vin à Paris en 1977. Il y est devenu rapidement professeur et, dès le début des années 1980, collaborateur principal de La Revue du vin de France.

C’est monsieur Jean-Pierre de Beaumarchais, membre résidant, représentant monsieur Philippe de Rothschild, président du conseil de surveillance de la société Baron Philippe de Rothschild, qui remet ce prix, doté en nature, à monsieur Thierry Desseauve.

PRIX SPÉCIAL

Catherine Bord Ruisseau et Catherine Château Goniak pour leur guide Bordeaux pour les enfants ! édité par l’association Histoire de voir

Ce petit guide touristique est destiné aux enfants de 7 à 13 ans. Il propose des visites de Bordeaux et de ses monuments, par deux parcours insolites baptisés Le triangle d’or et D’un pont à l’autre. Ces parcours sont parsemés de questions ludiques et pédagogiques.

Histoire de voir est une association cofondée en 2008 et animée par mesdames Catherine Bord et Catherine Goniak, toutes les deux guides conférencières.
Historiennes de l’art, formées à la médiation auprès des jeunes publics, elles proposent avec une équipe de guides professionnels de découvrir la ville autrement, en tenant compte des programmes scolaires de la maternelle aux classes de terminale.
Dès février 2011, Histoire de Voir a signé une convention de partenariat avec la Ville de Bordeaux. L’association adhère à l’Office de tourisme de Bordeaux Métropole et participe aux grands évènements. Depuis d’autres conventions ont été signées avec l’Opéra national de Bordeaux, le musée national des Douanes, le musée des Arts décoratifs et du Design, le musée du Vin et du Négoce et la ville de Libourne.

Mesdames Catherine Bord Ruisseau et Catherine Château Goniak reçoivent ce prix spécial de madame Marguerite Stahl, membre résidant.

PRIX SPÉCIAL

Jean-Luc Fournier et Patrick Ruffié pour leur ouvrage Lucien Barthe. Pilote, constructeur édité par l’association des Bielles Doo-Wap

Cette association des Bielles Doo-Wap a pour but de développer et de défendre l’usage de l’automobile ancienne par la recherche documentaire, par des expositions, des conférences et des publications.

Lucien Barthe était aviateur, garagiste, pilote de course, constructeur automobile et dirigeant de club. Il a consacré sa vie à l’automobile.
Grâce à la mise à disposition par sa famille de très nombreux documents, complétés par d’importantes recherches documentaires, les deux auteurs ont retracé la vie de Lucien Barthe, écrivant ainsi une chronique originale d’un passionné de sport automobile au XXe siècle.

Jean-Luc Fournier est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages et biographies. Il a couru sur Alpine Renault et sur monoplace F3. Il a collaboré avec plusieurs magazines auto et a animé des circuits et des courses automobiles.

Le docteur Patrick Ruffié est chirurgien cardio-vasculaire. Avec un confrère bordelais, il a réalisé en 1998 une première mondiale par le remplacement d’une artère bi-fémorale par célioscopie. Passionné de voitures anciennes, il possédait une très importante documentation sur Lucien Barthe et sa famille, à l’origine de cet ouvrage.

C’est monsieur Christian Jean Dit Cazaux, membre résidant, qui remet ce prix spécial à messieurs Jean-Luc Fournier et Patrick Ruffié.

PRIX SPÉCIAL

Frederick Llorens et Pierre Wehner pour leur ouvrage 40 ans de passion AHA ACSO Classic 1978-2018 publié par l’Automobile-Club du Sud-Ouest

Pour fêter les 40 ans de la section historique de l’Automobile-Club du Sud-Ouest, un livre retraçant l’histoire de sa section Automobiles d’Hier et d’Autrefois – AHA – et de l’ACSO Classic a été publié en tirage limité et vendu hors librairie. Cet ouvrage est l’occasion de replonger dans 40 ans d’histoire et d’évolution de l’univers de l’automobile de collection, et de passion pour celle-ci. Son sommaire propose un cheminement chronologique à travers des dates marquantes ou symboliques des actions de cette section Automobiles d’Hier et d’Autrefois, avec de nombreuses photographies et documents d’époque, dont une très grande partie provient du fond de monsieur Yves Baillot d’Estivaux. Le dernier chapitre regroupe les principaux textes écrits chaque mois par Pierre Wehner depuis 2003, comme président des AHA puis de l’ACSO Classic.

Pierre Wehner est chirurgien-dentiste, président d’honneur de l’ACSO Classic. Frederick Llorens est président de l’ACSO Classic, il a été commissaire général de l’exposition pour les 120 ans de l’Automobile-Club du Sud-Ouest. Tous les deux sont bien sûr des passionnés de vieilles voitures.

Messieurs Frederick Llorens et Pierre Wehner reçoivent ce prix spécial des mains de monsieur Christian Jean Dit Cazaux, membre résidant.

PRIX SPÉCIAL

Matthieu Brejon de Lavergnée pour son ouvrage Histoire des filles de la Charité aux éditions Fayard

Fondée par Saint-Vincent de Paul et Louise de Marillac au XVIIe siècle, la petite communauté parisienne des sœurs de Saint-Vincent de Paul a rapidement gagné la France des villes et des villages pour devenir la principale congrégation de sœurs actives à la fin de l’Ancien Régime. La rue pour cloître, telle était la règle de vie originale de ces femmes, ni cloîtrées, ni mariées, vouées au service des pauvres.

Après un premier tome consacré aux XVIIe et XVIIIe siècles, Matthieu Brejon de Lavergnée aborde dans son second volume la période de la Révolution française à la Deuxième Guerre mondiale. Intitulé Le temps des cornettes, il replace l’action des sœurs de Saint-Vincent de Paul dans un  temps de nouvelle relation entre les états et les églises, dans celui des pauvretés de l’âge industriel et des fortes demandes d’éducation, de santé et de loisirs des sociétés urbanisées. La présence et l’action des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul s’étendent de l’Europe à ses espaces coloniaux, comme aux nouveaux mondes américains. L’ouvrage de Matthieu Brejon de Lavergnée s’appuie sur de riches archives et il évoque avec rigueur et minutie le rôle capital joué par des générations de filles de la charité qui ont toujours lié leur horizon spirituel et leurs actions sociales.

Matthieu Brejon de Lavergnée est docteur en histoire, maître de conférences à la Sorbonne. Il est spécialiste d’histoire sociale et religieuse. Il s’intéresse en particulier à l’histoire de la charité, de la philanthropie et de l’assistance.

Ce prix spécial est remis à monsieur Matthieu Brejon de Lavergnée par le professeur Philippe Loupès, membre résidant.